Alors que Haiti est ravagé par l'un des cyclones les plus meurtriers aux Antilles de l'histoire. On va se pencher sur le phénomène et observer si de telles conditions peuvent survenir en Bretagne.
Qu'est ce qu'un cyclone ?
Le terme cyclone, ouragan (Atlantique-nord) ou typhon ( en Asie ) désigne une formation d'envergure qui s'enroule autour d'un œil de basses pressions. A l'inverse des dépressions classiques, le cyclone se forme dans les zones tropicales où les masses d'eaux sont suffisamment chaudes pour s'évaporer en énorme quantité. Visuellement, un cyclone se distingue avec une masse nuageuse énorme qui s'enroule autour d'un oeil.
Pour qu'un cyclone se forme, il faut néanmoins des conditions spéciales et que ne sont pas forcément réunies en Bretagne. Pour la formation de ce cyclone, il faut des températures à la surface et sur plusieurs mètres de profondeur de l'ordre de 25 à 26°C. Mais aussi des vitesses et forces de vents similaires sur des dizaines et kilomètres pour favoriser le développement de la tempête tropicale et enfin la dernière raison est que cette formation doit subvenir dans les zones tropicales, assez éloignées de l'Equateur pour que cette formation soit en mouvement.
La force d'un cyclone s'estime avec les vents moyens générés à l'image de l'échelle de Beaufort que l'on connaît par chez nous. Cette mesure classe les cyclones sur une échelle allant de dépression tropical, tempête tropicale puis cyclone de catégorie 1,2,3,4 et 5 pour les plus violents.
Est-ce possible par chez nous ?
Par le passé des cas de cyclones tropicaux ont déjà été observés près de l'Europe mais les cas sont très rares. On se rappelle en 2005 que l'ouragan Vince avait heurté le Portugal et l'Espagne ou encore récemment la tempête Grace avait passionné les météorologues en s'approchant près des îles des Açores. Si l'on excepte ces cas concrets, les ex-cyclones viennent nous rendre visite régulièrement. En effet, les courants d'ouest nord-Atlantique ramènent jusqu'à nous les cyclones tropicaux des Antilles dans 60% des cas.
Néanmoins dans le cas où le climat se réchaufferait on peut estimer que la température des océans se réchaufferait elle aussi de quelques degrés. Pas suffisamment en Bretagne car au plus doux de l'été on atteint une moyenne de 20 à 21°C sur les côtes de la région. Toutefois, des signaux montrent déjà que ces structures tropicales trouvent quelques ingrédients à notre échelle climatique. En effet, cet été une dépression subtropicale s'est formée dans le Golfe de Gascogne le 15 septembre dernier entraînant des conditions assez dégradées sur le sud-ouest de la France. Néanmoins, les eaux de l'Atlantique-nord ne sont pas suffisamment chaudes pour permettre à un cyclone d'évoluer et de se développer par chez nous.
Peu de chance pour la formation d'un cyclone mais ....
Si les chances sont infimes, ce que l'on retient d'un cyclone ce sont les vents qu'il génère et là par contre en Bretagne, nous pouvons réellement subir des vents aussi forts que ceux que connaissent les Antilles ces derniers jours. En 1987, des vents destructeurs avaient touché la région avec des rafales de l'ordre de 220 km/h localement dans le Finistère. En 1999, les vents avaient dépassé les 170 km/h sur le nord de la région. Et ces prochaines années, il faudra compter sur la probabilité d'une violente tempête sur la région car elle existe. On ajoutera aussi que ces tempêtes se produisent sur notre région en moyenne tous les 15 à 20 ans et qu'elles contribuent à redistribuer un cycle biologique aux terres bretonnes. On estime aujourd'hui que près de 50% des arbres bretons ne sont plus adaptés à supporter des rafales supérieures à 150 km/h en raison des activités anthropiques, d'un système racinaire rendu fragile en raison d'un manque de reboisement et d'entretien. La mémoire participe beaucoup à entretenir l'adaptation à un milieu pour un individu. Hors, ces dernières années les tempêtes étaient relativement classiques et la végétation en tient compte en Bretagne, elle s'adapte à des vents de 100 à 120 km/h tant qu'ils se produisent régulièrement et pas exceptionnellement.
En conclusion, même si la probabilité d'un cyclone est très peu probable ou improbable en Bretagne, il ne faut pas négliger le risque de violente tempête sur la région. Sommes nous préparés à ça en 2016 ? On peut se poser la question.
