La pluie ne vient pas et les statistiques parlent pour elles, cette année est trop sèche.
Constat généralisé !
Après un automne sec et un hiver normal, le printemps est particulièrement sec sur la région. En effet, la région ne subit aucun flux Atlantique depuis plusieurs semaines et le blocage semble s'éterniser sur la région. Nous restons perpétuellement sous l'influence des hautes pressions et quelques soit l'orientation des flux ( est, nord, nord-ouest, sud-est ). Cette situation atmosphérique rend la situation de plus en plus compliquée. En effet, les pluies de février qui commençaient à compenser une sécheresse automnale marquée, sont de nouveau inquiétantes. Dans ce contexte de sols secs, les modélisations semblent déstabilisées pour anticiper parfaitement les facteurs météorologiques à long terme ainsi que la température. D'ici fin avril, aucune perturbation Atlantique n'est prévue sur la Bretagne et le contexte de sécheresse devrait s'accentuer sur la Bretagne. De plus, les flux de sud devraient également provoquer des journées plus chaudes que la normale. La sécheresse provoque donc déjà des conséquences sur la région.
Retour sur les relevés climatiques
Si nous revenons à l'été dernier, nous pouvons
constater que l'été 2016 a été de manière globale nettement plus sec que la
moyenne saisonnière. En effet, le déficit a été important avec 20 à 30% sur le
Centre Bretagne, il a été moins marqué sur le bassin Rennais durant l'été
dernier et est de l'ordre de 10%. Les pluies ont mis beaucoup de temps à
revenir à l'automne avec un début de Septembre très chaud et estival, une
absence totale de pluies puis, le temps s'est refroidit en fin de mois tout en
restant sec. Sécheresse qui a perduré durant une partie de l'automne, en
effet Septembre (déficit moyen de 25%) et particulièrement Octobre (avec un
déficit d'environ 70% !) ont été marqués par une sécheresse automnale
importante. Novembre quant à lui a été plus pluvieux mais seulement avec un
retour dans les normales de saison.
Le déficit a été énorme en décembre avec environ 75% de déficit. Concernant
l'hiver, il a été exceptionnellement sec avec un déficit de 40 à 50% sur la
région. La recharge des nappes phréatiques s'effectuant à cette période
habituellement, l'absence de pluies de manière prolongée a pour conséquence de
maintenir les niveaux des nappes déjà affectées par un été et un automne
précédents bien secs très bas. On parle donc de sécheresse hivernale. Janvier a
été déficitaire avec 30 à 35% de déficit sur le centre Bretagne. Les premières
restrictions d'eau ont vu le jour début Février sur les Côtes d'Armor et l'Ille
et Vilaine. Heureusement, Février a réussi à combler très partiellement ce
déficit avec un mois plutôt arrosé (+20%) par rapport aux normales. Le mois de
Mars a été conforme aux normales en première partie de mois, cependant les
conditions anticycloniques ont rapidement pris le dessus à partir du milieu de
mois et les pluies se sont faites de plus en plus rare. En parallèle, les
températures largement excédentaires (+2 à 3°c) ont favorisées le réveil brutal
de la végétation sur la région qui, pour se développer, va avoir besoin
de chercher ses ressources en eau dans les nappes phréatiques. Il
convient de suivre avec attention la situation ces prochaines semaines et son
évolution sachant que l'on semble rentrer dans une période anticyclonique
durable voire très durable avec l'absence de précipitations et une
évapotranspiration (évaporation de l'eau présente au sol et dans les végétaux
dans l'atmosphère ) de plus en plus importante avec un soleil présent et un
taux d'humidité faible. Il faut savoir qu'en 1976, le mois de Juin a été
Caniculaire et sans pluies (0.3mm seulement à Rennes), ce type de configuration
reste heureusement extrêmement rare.
On ne peut donc pas comparer l'année en cours avec 1976 qui fut une année
clairement exceptionnelle. Néanmoins, le déficit actuel va être difficile à
combler, il faudrait plusieurs semaines très perturbées et fraîches pour
combler ce déficit ce qui n'est pas à l'ordre du jour aujourd'hui. La situation
pourrait rapidement devenir inquiétante.
Risques à courts termes
Les conséquences sont nombreuses puisque des restrictions sont actives sur la région comme cité auparavant. Mais ce n’est pas tout, nous mettons en garde face aux risques de feux de forêt et de nombreuses restrictions sont également émises par les pouvoirs publics.